17. Métamour : l’amour de mon amour
Ep. 17

17. Métamour : l’amour de mon amour

Episode description

Voir notre partenaire aimer quelqu’un d’autre, c’est souvent insécurisant. La peur ou la jalousie peuvent nous faire rejeter notre métamour… pourtant une autre voie est possible ! À travers cet épisode, on explore la diversité des relations possibles entre deux métamours, on aborde les difficultés propres à ces relations et puis on finit avec quelques conseils tirés de nos expériences.

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0:02

Adèle Bienvenue dans « À tes amours », le podcast qui propose une autre manière d’aborder les relations. Nous sommes Adèle,

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Alexia Alexia

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Sacha et Sacha,

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Adèle et nous allons vous parler notamment d’émotions, de communication, de polyamour et d’autres formes de non-monogamie. Ce podcast s’adresse à toute personne s’interrogeant sur les relations.

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Sacha Pour cet épisode, on s’intéresse à la relation entre métamours. Alors, avant toute chose, c’est quoi un métamour ?

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Adèle Un métamour, c’est le partenaire de ma ou mon partenaire. On peut dire aussi méta, c’est plus court.

0:42

Alexia Yes, et tant qu’on est sur du vocabulaire, je vais rajouter un mot. La personne pivot, c’est quelqu’un qui est en relation avec deux personnes différentes. Pour illustrer, Sacha est en relation avec moi, imaginons que je suis aussi en relation avec Nicolas. Alors, de un, je suis pivot entre Sacha et Nicolas. De deux, Nicolas est le méta de Sacha et inversement, Sacha est le méta de Nicolas. Maintenant, la question, c’est quelle est la relation entre Sacha et Nicolas ? Est-ce qu’ils s’apprécient ou pas du tout ? Est-ce qu’ils se voient souvent ou jamais ? Est-ce qu’ils ont le numéro de téléphone l’un de l’autre ? Bref, quel genre de relation entretiennent des métamours ?

1:24

Adèle Pour commencer, on vous partage nos expériences autour de relations entre métas qui se passent bien. On aborde ensuite des situations plus compliquées entre métamours. Et avant de conclure cet épisode, on vous donne quelques astuces pour que tout se passe au mieux avec nos métas.

1:44

Alexia Alors, vendez-moi du rêve. Est-ce que vous pouvez me parler de relations entre métas qui se sont bien passées ?

1:50

Sacha Alors moi, aujourd’hui, je pense que mes relations de métas se passent bien. Ou en tout cas, de mon côté, je n’ai pas de problème. Je ne sais pas si c’est toujours parfait de l’autre côté. Mais moi j’ai pas de problème dans le sens où les relations de métas que j’ai ce sont des gens avec qui quand je les vois je leur dis bonjour, ça se passe bien. Je me sens pas jaloux, en insécurité. Je suis capable d’organiser des choses avec eux. J’essaye, et je pense que je suis pas trop mauvais là dessus, de les faire se sentir bienvenue chez moi. Et qui se sentent pas menacés par moi ou qui se sentent pas que je serais jaloux d’eux de ce côté là. Donc j’essaye de ne pas paraitre menaçant d’une quelconque raison. Et moi en tout cas je me sens pas menacé ou blessé par eux. Et donc ce sont des relations très cordiales, fluides, de ce point de vue là. Donc c’est assez chouette.

2:42

Alexia En tout cas sereines. Des relations sereines de ton côté.

2:45

Sacha Voilà, c’est ça. Après, c’est pas forcément des gens avec qui je vais être grand ami. Alors après, ça va dépendre. Soit est-ce que c’était déjà des grands amis à moi avant ? Puisqu’Alexia aime bien sortir avec mes amis,

2:57

Alexia Bon…

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Sacha Soit c’était déjà des amis à moi, et dans ce cas-là, la relation d’amitié, elle reste toujours là. Alors, elle va être un petit peu teintée, mais globalement, la relation d’amitié va rester là. Sinon, si c’était pas déjà des amis, je vais pas forcément me dire qu’il faut absolument que je devienne ami avec eux. Parce que ça rendrait la relation de métas plus belle ou je ne sais quoi. Donc juste je vais les voir et puis si jamais ça accroche bien à un moment c’est cool. Et bon en pratique ça n’a jamais accroché plus que ça. Mais en tout cas il n’y a pas de problèmes. Et ça ne veut pas dire que peut-être que d’ici deux mois on trouvera des super points communs ou des super activités qu’on adore faire ensemble et que ça deviendra des super amis.

3:36

Adèle Je pense que pour contextualiser, il faut peut-être que tu précises. Est-ce que tu les vois spécifiquement en dehors de moments où, par exemple… Parce que vous vivez ensemble, Alexia et toi, Alexia invite d’autres relations chez vous. Et donc vous vous croisez, finalement, dans votre appartement. Ou est-ce que tu les vois en dehors, tu prévois des points avec elles ou des activités ?

3:58

Sacha C’est marrant, quand tu as commencé à dire ta question, moi je voyais deux choses. Il y a effectivement le premier point qui est quand je les vois parce qu’ils viennent chez moi pour voir Alexia. Vu qu’on habite ensemble, ils viennent et du coup je les croise. Ou alors Alexia fait une soirée et du coup je les vois à la soirée ou ce genre de choses. Donc ça c’est un point. Et l’autre cas auquel je pensais quand tu disais l’alternative, c’était… Est-ce que moi je fais des choses avec eux ? Mais en fait je voyais plus ça comme des… Soit c’était des amis à moi, du coup je les vois dans ces cercles d’amis. Ou alors c’est des gens avec qui je vais avoir peut-être d’autres projets ou des choses comme ça qui vont se passer à côté, parce que je les connais sur des activités extérieures. Et donc dans ce cas-là, en fait finalement pour moi leur rôle, ils ne sont plus dans le rôle de méta. Et en fait j’en ai rien à faire de qu’est-ce qu’ils font par ailleurs avec Alexia. C’est pas du tout la question. Même si ça peut créer une petite complicité éventuellement. Mais c’est pas trop la question. Je les vois plus dans le rôle de, si on est là pour faire de la musique ensemble, on fait de la musique ensemble. Et donc pour répondre à ta question qui était est-ce que je les vois spécifiquement pour ça… Je crois pas avoir beaucoup décidé moi d’organiser un évènement en disant ah tiens on va se prendre un verre tous les deux juste pour faire connaissance et discuter… Apprendre à se connaitre en tant que métas. Ça c’est quelque chose que finalement que j’ai pas beaucoup fait.

5:09

Alexia Ça, c’est moi qui fais ça, moi. Moi, j’aime bien aller voir mes métas en règle générale. Et m’assurer qu’il y ait au moins moyen de discuter. Et puis les connaitre parce que c’est des personnes que mes amoureux aiment bien, ou amoureuses. Et du coup, je trouve ça sympa. Et aussi humaniser la personne, parce que tant que tu vois pas la personne… Enfin ça c’est la question de la rencontre. Je trouve que discuter un peu avec sa méta ça désamorce un peu des sentiments de jalousie. Parce que tu vois que c’est une personne qui a ses insécurités aussi. Qui est juste humaine quoi. Et je sais pas ça crée un truc d’affection qui fait que tu vas moins développer des sentiments agressifs ou mauvais envers la personne je trouve.

5:54

Adèle De mon côté, je pense que je n’ai pas eu tellement de relations développées spécifiquement vis-à-vis de métas. Et encore que, je pense qu’à travers notamment certains de mes liens, j’ai pu rencontrer finalement des métas qui sont devenus mes ami·e·s avec du temps. Quand il y a eu des liens qui se sont développés. En fait, soit j’ai eu l’occasion de vraiment rencontrer mes métas, soit parfois la relation entre métas ne s’est pas développée. Soit parce que je n’ai pas eu l’occasion, parce que, par exemple, la personne était à l’étranger. Et du coup, juste, on ne pouvait pas vraiment se voir, se rencontrer physiquement ou spécifiquement échanger. Donc, je ne la connaissais pas particulièrement. Mais oui, en tout cas, il y a eu plusieurs situations où je n’ai pas été amenée à rencontrer ma méta et à développer des liens avec elle.

6:45

Alexia Du coup, ce qui est intéressant, c’est que ça peut se passer bien de plusieurs manières avec un·e méta. Tu peux avoir une méta que tu ne vois pas spécialement. Moi, j’aime bien les rencontrer, mais après, il y a des métas que je vais vraiment croiser et c’est tout. Je ne vais globalement pas particulièrement les voir. Et d’autres métas avec qui je peux carrément développer une complicité et je suis contente quand je les vois passer à la maison. Et on peut décider, ça m’est arrivé, de faire des trucs avec une méta pour le plaisir, en fait. Parce qu’en fait, je deviens éventuellement amie avec elle. D’ailleurs, la première relation que Sacha a eue avec quelqu’un d’autre, je suis devenue très amie avec cette personne. Et je la voyais presque plus que Sacha la voyait, quoi.

7:26

Sacha C’est vrai qu’il y a plein de manières de faire, il n’y a pas de bonne manière. Moi, je considère que c’est quand même intéressant d’avoir une relation cordiale avec ses métamours. Parce que c’est des gens que tu seras probablement amené à croiser d’une manière ou d’une autre. Parce que vous êtes plusieurs à avoir une place d’importance dans la vie de quelqu’un. Après, certaines personnes vont décider de faire en sorte de ne pas se croiser du tout. C’est une possibilité, mais ça nécessite de l’énergie, de faire en sorte de ne pas se croiser pour une raison ou une autre. Donc, si on peut avoir une relation cordiale, avec du respect, sans forcément une amitié très forte, mais juste du respect avec ses métas…

8:02

Alexia Ouais, être capable de dire bonjour ça va tu vois. Et bonne journée quoi.

8:06

Sacha Oui, c’est ça, sans se sentir mal. Et de pouvoir se coordonner éventuellement pour faire des surprises, organiser un anniversaire surprise ou je ne sais quoi.

8:13

Alexia C’est trop chou ça

8:15

Sacha Ou se coordonner pour des choses, c’est des choses qui sont chouettes. Donc, si c’est possible d’atteindre ce niveau-là, ça ne nécessite pas forcément grand-chose, c’est sympa. Après, ce n’est pas obligatoire.

8:24

Alexia Après, on fait comme on peut aussi. Il y a des fois où… On y viendra après, mais… Toi, Sacha, t’as une force de confiance en toi et de sérénité qui fait que tu te sens pas forcément en insécurité fort vis-à-vis d’autres personnes. Tu m’arrêtes si je me trompe.

8:38

Sacha Ça vient avec le temps aussi.

8:40

Alexia Ouais, mais il y a des personnes avec le temps, ça vient pas forcément. Je pense à moi-même.

8:45

Sacha Ça vient avec le temps avec la relation aussi.

8:48

Alexia Oui, oui, complètement.

8:48

Sacha Tu prends confiance dans une relation.

8:50

Alexia Ouais, ça, c’est vrai, ouais.

8:51

Sacha T’as beau avoir très confiance en toi depuis des années, si jamais tu sors avec quelqu’un qui, par exemple… Tu sors avec quelqu’un qui est un petit peu monogame…

9:00

Alexia Ouais, ça tout de suite, ça peut faire peur.

9:02

Sacha Et qui décide de tester les relations multiples avec toi. Si cette personne, tu sens qu’elle est toujours monogame dans l’âme… Le jour où cette personne va rencontrer une nouvelle personne qui va lui convenir très très bien… Il y a toujours ce risque de dire, bon, elle risque de me quitter pour revenir dans son schéma de monogamie, par exemple. Et ça, ce n’est pas une histoire de confiance en soi. Mais pour autant, ça ne veut pas dire que ta relation avec ton méta, dans ce cas-là, se passe très mal.

9:24

Adèle D’ailleurs, en fait, moi, je pense que c’est quelque chose que je n’envisageais pas du tout dans les débuts de relation, que je puisse être amie avec mon ou ma méta. Paradoxalement, quand je reviens un petit peu sur les expériences de vie… Je me suis aperçue après coup que finalement, j’avais été amie avec mon méta sans forcément me l’être formalisée sur le moment. Je pense à une situation où, en fait, mon ex est sortie finalement avec une amie. Et du coup, de fait, c’est devenu ma méta aussi. Et en fait, ça ne changeait rien à la relation, voire même on parlait de la relation qu’elle avait. Et même si c’est une méta avec une relation qui est finie, donc c’est peut-être une fausse méta, on va dire… C’était un premier pas pour me faire me rendre compte qu’en fait, on peut avoir des liens avec des gens qui sont en lien avec des gens qu’on a aimés, ou qu’on aime. Et que c’est possible. Et je pense que ça a changé un truc dans la manière dont je concevais les choses. En me disant, mais finalement, le partenaire de ma partenaire ou la partenaire de ma partenaire, c’est pas forcément quelqu’un qui doit me faire peur. Ça peut aussi être quelqu’un juste de cool, que je vais être contente de croiser, avec qui je vais être contente d’interagir. C’est pas quelque chose qui me semblait accessible. Et maintenant, ça me parait faisable. Et je trouve qu’on gagne à considérer qu’en fait les amours de nos amours ne sont pas forcément nos ennemis ou ne sont pas forcément en concurrence avec nous. Et ce n’est pas quelque chose que j’avais en tête initialement. Donc voilà, c’est pour vous dire que ça peut bien se passer entre des personnes qui, à priori, peuvent paraitre concurrentes pour l’amour d’une personne.

10:55

Alexia Je vois un truc dans ce que tu dis, Adèle, qui est par rapport au fait que parfois, c’est difficile d’être l’ex d’une personne. Parce que t’es l’ex de quelqu’un et la nouvelle copine, par exemple, du gars va te craindre parce que t’es l’ex. Tu vois ce que je veux dire ?

11:11

Adèle Oui, oui, complètement. Ça m’arrive souvent.

11:13

Alexia C’est ça, effectivement, c’est pas des situations de méta au sens propre du terme, parce que t’es plus avec la personne. Mais il y a quand même une relation de compétition entre, éventuellement, le nouveau copain du gars et l’ex du gars. Je m’enmêle dans les genres, mais… Entre nouvel amoureux et ex. Et c’est intéressant à déconstruire. Parce que c’est tellement plus facile quand on peut bien s’entendre et être amis. Comme des gros hippies tous ensemble au bord de la plage. Et c’est possible !

11:45

Adèle Oui, et puis du coup, je trouve que ça étend un petit peu le concept de métamour. Ce n’est pas quelque chose qui a de l’utilité, on va dire, que dans les relations polyamoureuses. En fait, même quand on est en monogamie, je trouve ça intéressant de pouvoir visualiser potentiellement les ex de la personne avec qui on est ou ses propres ex comme des métas, soit de nous, soit de notre partenaire, en fait. Et bah envisager qu’une relation elle puisse exister entre ces personnes et que ça mette pas en danger sa propre relation, je trouve ça assez intéressant en réalité et ça donne déjà une ouverture. Alors encore une fois c’est pas du tout une obligation. Mais ne serait-ce que l’envisager je trouve que ça change un petit peu les perspectives.

12:25

Sacha Alors après, méta, ça veut dire partenaire de partenaire, donc… Techniquement, on ne peut pas l’utiliser pour parler d’ex ou de choses comme ça. Mais c’est vrai qu’on peut faire des comparaisons. C’est des situations qui peuvent être assez similaires sur pas mal de points.

12:39

Alexia Dans un épisode de Multiamory Podcast, ils parlent des mecs méta, entre eux, quoi. Et ils disent qu’il y a quelque chose qui se rapproche éventuellement de la relation entre beaux-frères. Parce que du coup, c’est quelqu’un qui est dans ta vie, ton beau-frère. Et j’imagine qu’il y a un peu derrière, pour le coup, dans le genre masculin de performance de « je suis un gars fort » ou je sais pas quoi. Et quand tu rencontres ton beau-frère, tu veux montrer que t’es un gars fort, et inversement, ton beau-frère, il veut te montrer qu’il est un gars fort. Je sais pas quoi, je grossis vraiment le trait, mais…

13:13

Sacha Pour préciser, comme beau-frère ça a plusieurs significations en français, là du coup ça serait de tu sors avec quelqu’un, et ton méta c’est comme si c’était le frère de la personne avec qui tu sors.

13:22

Alexia Ouais. Et voilà, moi, je n’avais jamais pensé à ça. Mais c’est vrai que ça peut se rapprocher un petit peu en termes d’intimité. C’est vrai que moi, par exemple, je suis très proche de mon frère. Et je porte une attention à comment mon frère s’entend avec mes amoureux et il y a une forme d’enjeu aussi.

13:40

Adèle C’est une famille un petit peu élargie, d’ailleurs. On peut le visualiser comme ça. Les gens n’ont pas forcément besoin de s’entendre à la perfection dans une famille, mais ils vont être amenés à se croiser à des évènements qui sont importants. Par exemple, si c’est mon anniversaire, potentiellement, je veux que les différents membres de ma famille puissent se retrouver dans une même salle et être là pour moi. Et qu’il n’y ait pas de conflits, que ça ne mette personne dans une situation stressante ou quoi. Et effectivement, il y a des comparaisons qui peuvent être faisables avec la famille.

14:12

Sacha Ça marche bien, la famille, effectivement. Alors, il y a moins le côté compétition, éventuellement. Qui apparait un peu moins dans la famille, même si ça peut, mais c’est un peu moins le cas. Mais le côté de, c’est une personne chère à la personne que tu aimes, et tu composes avec. Et de la même manière que, du coup, si tu organises une soirée surprise, tu vas te coordonner avec le frère ou l’oncle de la personne avec qui tu sors, tu vas coordonner avec l’autre personne avec qui elle sort.

14:42

Adèle Oui, ce qui me fait d’ailleurs penser que moi, je pense que la première situation où j’ai vu finalement des métas, qui n’étaient pas les miens, mais des métas dans une même pièce… C’était pour ce genre d’évènement où en fait, il y avait un anniversaire d’organisé. Il y avait les différents amoureux d’une personne que j’aimais beaucoup. Et en fait, je voyais qu’ils se parlaient un petit peu. Qu’ils restaient pas forcément tout le temps ensemble pendant la soirée. Mais que ça leur posait pas de problème d’être réunis dans la même pièce et d’avoir des amis en commun, des discussions. Et oui, c’est un côté très beau, en fait, de constater que c’est possible de l’extérieur. Et moi, je me souviens que ça m’avait assez touchée.

15:20

Sacha Et d’ailleurs, les polyamoureux, ils donnent des noms pour ce genre de cas. Et donc du coup, les métas qui se rencontrent uniquement pour les anniversaires… Alors bon, c’est un terme très peu utilisé. Mais les gens parlent de garden party polyamory. Ça veut dire juste les métas qui se rencontrent pendant les soirées d’anniversaire, en gros, ou autre type de soirée. Donc dans les différents types qu’il peut y avoir de classification, si on part du moins de relations entre métas au plus entre métas… S’il n’y a pas du tout de relations entre métas, les gens appellent ça le « don’t ask, don’t tell » en anglais, ce qui veut dire…

15:49

Alexia Ne demande pas ne dis pas.

15:51

Sacha Voilà.

15:52

Alexia Pose pas la question et tu demandes pas de questions.

15:55

Sacha C’est ça, et donc du coup, les métas ne sont même pas forcément au courant de l’existence de l’autre. Parfois il y en a même qui refusent de voir la moindre trace d’existence de l’autre. Il ne faut pas qu’il y ait une brosse à dents qui traine ou une chaussette qui a été oubliée dans l’appartement ou je ne sais quoi.

16:09

Alexia Ou un cheveu sur ta veste. Ouais, voilà, donc c’est un peu… Tu peux avoir d’autres relations, mais cache-les, quoi. Et puis, il y a la relation en parallèle, qui est, bah… Ok, je sais qu’il y a quelqu’un d’autre, éventuellement, je connais son prénom, mais c’est quelqu’un que je veux pas rencontrer, et… Et voilà, quoi, je connais simplement son existence.

16:29

Sacha Et éventuellement on se croise sur le pas de la porte, mais pas tellement plus. Alors voilà, c’est des catégories très vagues. Et parfois du coup le garden party, c’est-à-dire le fait de se voir que pendant quelques rares soirées, les gens vont inclure ça en polyamour parallèle. Ou alors ils vont l’inclure dans la catégorie suivante.

16:45

Adèle Qui est la kitchen table, et où l’idée, c’est un polyamour convivial où tout le monde se retrouve autour de la table du petit déjeuner et discute gaiement ensemble. Là, on a plutôt des relations avec les métas. Et on peut facilement discuter de sujets, voire même on développe des relations spécifiques avec les métas dans ce genre de cadre.

17:10

Alexia Yeah, c’est trop bien quand on arrive à ça.

17:13

Sacha Après, il y a des gens qui vont plus loin dans les classifications. Et qui vont appeler le lap-sitting polyamory, quand les métas s’assoient sur les genoux des uns des autres et éventuellement deviennent plus intimes. Et après, ça peut aller jusqu’à les métas, même, ils ont des relations entre eux. Et donc du coup, après, ça peut faire des relations de trouples, ou comme on veut les appeler. C’est encore des crans encore plus loin. Sur ce spectre-là, qui n’est d’ailleurs pas un spectre forcément très pertinent. L’idée de ces catégories, c’est pour pouvoir donner des ordres d’idées. Après, vous les utilisez ou pas, si ça vous convient.

17:43

Adèle Et il faut bien comprendre qu’en fait, il n’y a pas une bonne manière d’être en relation avec ses métas. Tous les modèles qu’on vient d’évoquer, ils sont valables. Même, on peut avoir différents types de relations en fonction de ses amoureux et ses métas. Moi, c’est ma situation. Avec certains métas, je n’ai pas du tout de lien. Ce n’est pas vraiment du don’t ask, don’t tell, parce que moi je veux bien connaitre l’existence de l’autre. Mais on n’interagit pas spécifiquement pour autant. Et avec d’autres, je vais être amie et très contente de les voir et de potentiellement organiser des évènements avec eux. Donc, tout est faisable et on peut avoir différents types de relations avec différents métas.

18:23

Alexia Donc ça, c’était quand tout se passait bien. Et maintenant je vous propose de passer à la face sombre de la pièce… Je crois pas que ça se dise mais tant pis. Et me parler de situations qui se passent moins bien.

18:40

Sacha Déjà, si on reste dans la veine de ce qu’on vient de dire juste avant… Il y a l’idée de, on n’a pas le genre de relation qu’on voudrait avoir avec son méta. C’est-à-dire, par exemple, moi j’ai très envie d’être ami avec mes métas… Mais soit à cause de mon méta qui ne veut pas me voir, soit à cause du pivot, c’est-à-dire la relation en commun, qui, je ne sais pas, ça le fait paniquer… Eh bien je ne peux pas avoir le genre de relation que je voulais avoir.

19:04

Alexia Donc ça, ça peut être frustrant.

19:06

Sacha Voilà, je voudrais être ami avec mes métas, mais en fait je ne peux pas être ami. Ou au contraire, je ne veux pas les voir et on essaye de m’imposer d’être ami avec eux.

19:16

Alexia Oui… Tu ne commences pas par les cas les plus évidents pour moi, mais c’est vrai, ce sont des cas qui arrivent.

19:23

Adèle Pour le coup, j’ai un témoignage de quelqu’un qui me racontait qu’effectivement, il aurait beaucoup aimé rencontrer ses métas. Mais que la relation qu’ils avaient en commun, donc le pivot de la relation, s’opposait très fortement à ce qu’ils se rencontrent. Parce que, je ne sais pas, le pivot avait peur qu’ils nouent une super relation et finalement, peut-être qu’ils se passent du pivot ensuite. Et du coup… Je pense que je peux comprendre. Il y a un aspect où on a des relations intimes entre deux personnes qu’on aime beaucoup en tant que pivot. On se dit que les personnes qu’on aime peut-être pourraient s’aimer aussi. Peut-être que ça peut faire paniquer et qu’on préfère séparer et cloisonner. Ou peut-être qu’on a peur d’aspects qui pourraient être partagés de notre intimité et de vécu en commun. Donc effectivement, c’est des situations qui arrivent et qui peuvent être frustrantes. Et dans ces cas-là, il peut y avoir de bonnes raisons. Il s’agit de savoir ce qu’on veut en faire et si du coup, on respecte finalement son amoureux et on ne rencontre pas ses métas et on ne cherche pas à avoir de lien avec elle ou avec eux.

20:26

Alexia Oui, ça c’est en fonction du besoin de chacun aussi. Si tu souffres vraiment parce que tu rencontres… Par exemple, je peux m’imaginer souffrir parce que j’ai une méta et je ne l’ai jamais vue et j’ai de la jalousie. Et je sais que la rencontrer m’aiderait à me sentir moins jalouse. Enfin, en tout cas, je le crois. Si le pivot refuse de me donner ça, il faut qu’il ait des bonnes raisons.

20:52

Sacha Oui, mais pour le coup, là, ce que tu demandes, c’est juste un outil pour que tu te sentes mieux. Et des outils pour que tu te sentes mieux, il pourrait y en avoir d’autres aussi.

21:00

Alexia Non ! Non, mais oui, effectivement.

21:04

Adèle Là effectivement la situation par rapport au témoignage n’était pas une situation de souffrance. Et donc ce qui se passait c’était juste, il y a de la frustration, parce que la personne aurait bien aimé pouvoir nouer un lien direct avec son méta. Et même pour des aspects de logistique, pouvoir facilement vérifier certaines choses ou organiser des évènements un petit peu plus facilement. Ça s’est pas fait, tant pis et puis c’est juste un petit peu dommage, et puis c’est pas grave.

21:30

Sacha La question de besoin, ici, elle est très importante. C’est-à-dire que, pour certaines personnes, ça pourrait vraiment être un besoin. Pas forcément un besoin vital, mais disons, par exemple, ça pourrait être vraiment la manière dont la personne a envie de vivre sa vie. Et du coup, ça pourrait être incompatible, et du coup, c’est intéressant de savoir ça en début de relation. Alors, c’est peut-être plus du point de vue du pivot, donc on en parlera plus la prochaine fois. Mais je sais qu’il y a quelqu’un qui m’a dit « Moi, j’ai envie que mes relations ça soit que du polyamour convivial. Parce que vraiment ça serait un enfer logistique sinon de gérer. Si on peut pas le matin prendre le petit déj ensemble, quel enfer ma vie quoi. Donc c’est un truc que je pose cash en relation, que les relations c’est forcément un minimum convivial derrière. Parce que sinon ça m’intéresse pas. »

22:14

Alexia Trop prise de tête. Bon… Mais moi je voulais parler de vraies souffrances. Et du coup je vous propose d’entrer directement dans le truc auquel on est vraiment facilement confronté. À savoir je me sens pas bien vis-à-vis de mon méta.

22:31

Adèle Oui, d’ailleurs, c’est la situation qu’on rencontre surtout dans les débuts du polyamour. Où finalement, son méta, on a grave peur d’elle ou de lui. En tout cas, moi, c’était mon cas. Je sais que les premières fois où j’ai dû combiner avec le fait que mon partenaire avait une autre partenaire… Je me sentais hyper en insécurité. Je me disais que j’étais forcément peut-être moins bien ou que j’allais être abandonnée par mon partenaire. Et du coup, ça me faisait un peu paniquer. Et je n’avais pas forcément envie de rencontrer ma méta, de la croiser. Mais d’un autre côté, je n’étais pas bien non plus de ne pas savoir à quoi elle ressemblait, ne pas avoir d’infos. Et c’était un peu compliqué de combiner avec. Et je ne savais même pas ce que je voulais comme relation ou comme non-relation avec ma méta.

23:21

Alexia Il y a plein de raisons de se sentir pas bien vis-à-vis de son méta. Déjà, il y a les insécurités qui peuvent susciter de la jalousie. Donc avoir l’impression de ne pas avoir assez de valeur ou avoir l’impression que le lien qu’on a avec notre partenaire peut être mis en danger. Ou des questions de fierté, tout simplement. Avoir l’impression de ne plus être la seule personne, ça peut te sortir d’un piédestal ou être une honte ou des choses comme ça. Il y a aussi, je pense, entre femmes, je pense qu’il nous arrive d’avoir de la misogynie intériorisée. On a beau essayer de se déconstruire, on peut avoir de la misogynie qui revient, qui s’accroche aux insécurités, qui passe par là et qui accompagne le truc. Et parfois aussi, on peut avoir l’impression que ça va bien et faire un peu du déni sur le fait qu’on est quand même blessé·e. Je suis une spécialiste en déni. Et ce qui est un truc que je trouve assez incroyable, c’est que si ta méta est, disons, super stylée… Tu vois ta méta et tu es là genre « waouh, cette femme est incroyable ! » Et tu te sens comme une merde à côté… Ça, c’est déjà une raison qui fait que tu peux te sentir vraiment pas bien dans ton lien avec ta méta. Mais ce qui est trop bizarre, c’est qu’éventuellement, si tu vois la personne et qu’au contraire, c’est quelqu’un qui n’a pas du tout les attributs que toi tu veux avoir et qui est très différente de toi… Bah en fait, éventuellement tu peux aussi être mise en insécurité. Parce que tu te dis mais si mon partenaire est intéressé par cette personne qui n’a vraiment rien à voir avec moi et que je voudrais vraiment pas être… Comment ça se fait qu’il soit aussi intéressé par moi ? Est-ce qu’il est vraiment intéressé par moi ? Si ça se trouve en fait je suis pas son style. Donc il y a ces deux trucs là. Et ensuite, quand bien même c’est ni l’un ni l’autre et en fait tu te sens bien dans tes baskets… Et tu vois la personne en face et tu dis « Ah oui, je vois pourquoi mon partenaire l’aime bien, c’est une meuf qui a l’air cool et voilà. » Tu peux quand même avoir des insécurités qui viennent d’autres choses. Par exemple, ils ont des points communs que toi t’as pas. Je sais pas, ils aiment tous les deux Pokémon et toi t’as jamais aimé Pokémon et ils se mettent à en discuter plein. Et toi tu te sens mise de côté et tu sens qu’ils sont dans un monde que tu peux pas partager. C’est aussi un truc qui peut te faire sentir mal. Donc, il y a vraiment une palette. En tout cas, ça, c’est des trucs que j’ai pu voir ou vivre.

25:40

Sacha Oui, et puis on parlait dans la première partie de la conception qu’on avait des métas… Et d’ailleurs peut-être qu’une partie de ce qu’on a dit dans la première partie était inaudible pour pas mal de gens. Dans le sens où… La société nous dit tellement qu’en fait, quelqu’un qui aurait de l’intimité avec ton ou ta partenaire, ça serait vraiment ton concurrent ultime, la pire chose qui puisse t’arriver, etc., et l’ennemi à abattre… Que pour certaines personnes, quand on racontait « Ah oui, avec nos métas, on organise des trucs, on prend le petit déj ensemble »… Les gens se disent « Ah, mais quelle horreur, est-ce que ces gens sont masochistes pour avoir envie de faire ça ? » Alors que non, aujourd’hui, pour nous, c’est quelque chose d’agréable. Il n’y a vraiment aucun problème, il n’y a pas de douleur… Enfin, aucun problème… Il peut y en avoir quelques-uns. Mais il n’y a pas de douleur particulière dans l’interaction avec des métas. Mais au début, en tout cas, et pour certaines personnes, ça sera difficile à passer à autre chose. Mais on nous apprend tellement à dire que ces gens-là sont des méchants et des concurrents ultimes… Enfin plus des concurrents que des méchants d’ailleurs. Mais qui vont prendre ta place que c’est très difficile de passer à autre chose.

26:41

Adèle D’ailleurs, pour rebondir là-dessus, personnellement, j’ai l’impression que je me suis sentie beaucoup plus en insécurité et en compétition quand mes métas étaient du même genre que moi. C’est-à-dire quand j’étais finalement avec des métas femmes en face de moi. Alors que quand j’avais un méta homme, finalement… J’avais beaucoup plus de facilité à nouer un lien amical ou cordial avec un méta homme. Parce que je pense que cet aspect de concurrent et de compétition était moindre dans ma tête, dû également aux normes d’hétérosexualité. Et que du coup, je me sentais moins mise en compétition, j’avais moins l’impression que j’allais être remplacée. Et du coup, ça facilitait énormément le fait d’avoir un lien normal. Encore aujourd’hui, je pense que c’est beaucoup plus facile pour moi d’ailleurs de rencontrer un méta masculin qu’une méta féminine. Je me sens beaucoup moins en danger, donc finalement, c’est plus facile d’avoir des rapports cordiaux avec cette personne. Je ne sais pas si ça vous fait ça aussi ?

27:47

Alexia Je n’ai pas eu beaucoup de métas masculins. Mais c’est vrai que ceux que j’ai eu, les rares que j’ai eu ils m’ont pas mis en insécurité pour le coup. Donc ouais je pense que ça fait pareil pour moi.

27:58

Sacha Moi, je n’ai pas énormément d’expérience là-dessus non plus, un petit peu, mais vraiment pas beaucoup. Donc, ça sera difficile de…

28:05

Alexia Tirer des conclusions.

28:06

Sacha … de tirer des conclusions. Je sais juste que c’est un sujet un peu dangereux. Dans le sens où, en fait, avec un petit peu l’homophobie intériorisée… Il y a éventuellement cette idée de discréditer les relations que des gens du même genre auraient entre eux. Et du coup de se sentir moins en compétition vis-à-vis de ça. C’est dangereux et c’est ce qui emmène parfois à cette règle qui… On ne va pas avoir le temps d’en parler plus que ça et de dire du bien ou du mal de ça. Mais c’est cette fameuse règle…

28:34

Alexia One penis policy !

28:35

Sacha Exactement, qui est de dire qu’une femme dans un couple hétéro, elle aura le droit d’aller voir uniquement du côté d’autres femmes. Et de garder uniquement le pénis de son partenaire principal. Et de ne pas interagir avec d’autres pénis. On ne va pas débattre de ça là-dessus… Mais il y a beaucoup de gens qui trouvent qu’il y a beaucoup de problèmes à ce genre de règles, avec de bonnes raisons.

28:58

Adèle Oui la seule remarque que je faisais, c’était juste d’identifier que potentiellement, la compétition, elle peut venir aussi avec des aspects genrés. Et que du coup, il faut s’en méfier. Et potentiellement, d’ailleurs, se poser la question de est-ce que je réagirais différemment si le genre de la personne était inversé ? Et ça peut aussi dédiaboliser certaines situations en se disant, en fait, ça reste une personne, peu importe son genre. Et ça reste juste quelqu’un qui a un lien fort avec mon partenaire ou ma partenaire, point.

29:30

Alexia Sur les situations assez simples je vais revenir avec un scénario. Le scénario où ton méta ne t’aime pas. Donc ça c’est un autre truc encore. Toi tu te sens bien vis-à-vis de ton méta, mais ton méta ne t’aime pas. Est-ce que ça vous est arrivé ?

29:46

Sacha Je sais pas si ça m’est arrivé que les gens m’aiment pas directement ou juste qu’ils ont des difficultés à interagir avec moi de manière générale. Ça dépend aussi de à quel point le… Ouais, il y a des gens avec qui c’est plus facile d’être méta que d’autres. Dans le sens où il y a des gens qui, soit parce qu’ils débutent ou alors ils ont beaucoup d’insécurité ou de jalousie, etc. Du coup, la relation va être très compliquée et du coup, soit ils vont pas t’aimer ou ils vont être très fuyants, peureux, jaloux ou je ne sais quoi. Et donc ça, ça peut arriver. Mais bon, ce que tu peux faire, c’est essayer de les mettre un petit peu en confiance, éventuellement. Mais après, bon, s’ils t’aiment pas, bah tant pis, pas de relation, et puis c’est comme ça, c’est pas…

30:26

Alexia Et du coup, il y a vraiment un moment où tu n’as pas forcément de levier par rapport à ce truc de mise en confiance, par exemple. Moi, ça m’est arrivé. Autant j’ai été dans des situations où je me sentais très en insécurité vis-à-vis de métas, autant l’inverse est arrivé aussi. J’ai pu avoir des métas qui se sentaient en insécurité vis-à-vis de moi. Mais en fait, ce qui est compliqué, c’est que dans ce cas-là… Déjà, la personne, elle se sent en insécurité vis-à-vis de toi. Si en plus, tu vas la voir et que t’es trop gentil et que tu lui tends la main, en fait, ça se passe pas bien, en fait. Genre, mais arrête, déjà, je te déteste, sois pas gentil avec moi en plus, quoi. Et du coup, ça donne lieu à des situations comme ça qui nous font un peu rire, mais qui sont vraiment dures, en vrai. Qui rajoutent la difficulté à la difficulté.

31:09

Adèle Oui, parce que tu peux même pas arriver avec une solution. Et proposer justement de l’écoute, de la bienveillance, de prendre un café, poser calmement les choses en disant j’ai vraiment envie de te rassurer. Parce que la personne en face, elle est en totale panique. Et en fait, elle te fait pas confiance. Donc, elle peut pas prendre les choses que tu vas vouloir lui apporter. C’est vrai que ça doit être très difficile à vivre. Pour le coup, moi, j’ai pas été mise en face de ça d’une manière très directe. Dans le sens où je pense que les métas qui m’aimaient pas, elles m’évitaient. Et du coup, je me retrouvais à ne pas spécialement les côtoyer et à pas être mise en face de leur haine ou de leur insécurité. Après, éventuellement, j’ai pu avoir un partenaire qui évoque que je mettais pas à l’aise sa méta. Mais ça s’arrêtait là, ça n’allait pas au-delà.

32:02

Alexia Moi, pour avoir été dans des garden parties où je sentais que je n’étais pas aimée, où je croyais éventuellement, en rencontrant une méta, une garden party, dans une soirée, je me disais… Je savais qu’elle avait des insécurités et je me disais, OK, je viens et je vais me faire détester. Et c’est vraiment difficile d’agir correctement. En plus, ça biaise tous tes comportements parce que tu as peur de blesser, tu as peur de… T’as peur de tout, t’as peur d’interagir avec ton partenaire au bout d’un moment. Ça peut vraiment compliquer les choses. Et on peut en vouloir à personne. Je veux dire, c’est pas de la faute de la personne qui récupère des insécurités. Et encore une fois, j’ai été moi-même la personne qui était carrément dans la détestation de ma méta. J’étais vraiment pas bien. Je veux vraiment dire que ça arrive. Et que c’est compliqué pour tout le monde.

33:00

Sacha Après, l’interaction avec un partenaire dans un moment où tout le monde est présent, c’est encore un tout autre sujet qu’on ne va pas avoir le temps d’aborder là.

33:09

Alexia Oui, bien sûr, mais…

33:10

Sacha Et souvent, le plus simple, c’est juste de dire que si les trois personnes sont présentes, personne n’interagit de manière particulièrement intime avec le partenaire. Comme ça, ça évite les problèmes.

33:21

Alexia Oui, d’accord, mais je veux dire, moi, dans une situation où je me fais détester, je vais éviter mon partenaire, quoi. Et ça donne lieu vraiment à des situations où je suis là, genre, où est-il ? Il faut pas que je sois à côté de lui, tu vois, il faut pas qu’on se retrouve dans la même discussion, enfin…

33:33

Adèle Oui, et puis indépendamment de ça, ça peut impacter ton lien avec ton partenaire, même en dehors finalement de rencontres. C’est-à-dire que si tu te sens vraiment détestée, tu peux dire « mais en fait, finalement, je n’ai pas le droit d’exister en lien avec la relation ». Ça me fait tellement de peine d’être affectée par ça que ça peut aussi remettre en question le lien que tu as avec la personne. En mode, c’est trop douloureux et finalement, j’ai aucun levier là-dessus. Parce que quand c’est tes propres insécurités, tu peux dire, bon, ok, on va trouver comment me rassurer.

34:05

Alexia On va se remonter les manches.

34:06

Adèle On va mettre en place des choses, ça va mieux se passer. Mais quand c’est la personne en face de toi qui freak out, qui ne veut pas te parler, qui juste te déteste, en fait… Comme on l’a évoqué, tu n’as pas de prise là-dessus. Tu peux juste être un réceptacle de cette détestation. Et moi, je sais que j’ai énormément de mal à me sentir détestée. Et que mon comportement de protection pour moi me sentir mieux et ne pas me sentir détestée, ça pourrait être la fuite. Et dire à la personne « En fait, je suis désolée, mais c’est trop compliqué pour moi de vivre un lien avec toi alors que je me sens en faute en permanence, quelle que soit la manière dont je me comporte. » Et du coup, ça peut vraiment avoir des gros impacts si mon ou ma méta se sent vraiment, vraiment pas bien vis-à-vis de moi et que ça s’installe dans la durée. Que ce soit temporaire, je pense que je peux vivre avec. Mais si jamais ça s’installe dans la durée et que je vois que quoi que je fasse, je me sens hyper mal… Étant donné que j’ai des capacités à culpabiliser qui sont assez impressionnantes… Je pense que je voudrais juste me soustraire à la situation.

35:10

Alexia Moi, j’ai été dans des situations où je voyais mon cerveau en train de calculer un peu : OK, est-ce qu’il est avec sa copine maintenant ? Parce que s’il est avec sa copine maintenant, je ne peux pas lui écrire de messages, par exemple. Tu vois, des trucs où, du coup, je me basculais dans des comportements qui n’étaient pas à moi de gérer. Des comportements de manipulation, entre guillemets. Parce que c’est, du coup, essayer de faire du mensonge par omission. C’est des trucs hyper tordus et du coup je devais essayer de lutter pour pas faire ça. Mais j’ai dû le faire quoi parce que j’étais juste dans le stress en fait.

35:42

Sacha Alors qu’on en parlera juste après, mais ce n’est pas vraiment ta responsabilité.

35:47

Alexia Ouais, bah oui. Mais effectivement, comme dit Adèle, il y a un moment où c’est difficile de savoir que tu mets en insécurité quelqu’un. Et potentiellement c’est quelqu’un que tu connais un peu et que t’aimes bien et genre… Et t’es là, bah non, je veux pas que cette personne souffre en fait. Donc c’est vraiment ultra compliqué. Parce qu’à côté, t’as quand même envie que ton partenaire soit content aussi. Et si tu prends pas soin de ton partenaire, peut-être qu’il va souffrir aussi. Donc t’es là genre, y’a pas de solution, yes !

36:16

Adèle Je pense qu’il y a une autre situation aussi où ça peut mal se passer. C’est si jamais on se retrouve dans une situation où on a peur que son méta fasse du mal à son partenaire. Est-ce que ça vous est arrivé d’être dans ce genre de situations ?

36:29

Alexia Ouais, bah j’avais pas peur, je le savais.

36:31

Adèle Oh waouh.

36:32

Alexia Donc c’est encore un peu différent. Mais tu vois quelqu’un que t’aimes et qui est dans une relation avec quelqu’un d’autre et qui lui fait beaucoup de mal. Après c’est difficile parce que c’est jamais que des choses mauvaises, sinon ton partenaire serait pas avec cette autre personne. Mais il y a des moments où tu ne sais pas trop quoi faire et où tu peux être derrière pour soutenir, pour essayer de contrecarrer. Parce que, par exemple, tu peux avoir un méta qui est dévalorisant ou insultant ou maltraitant, des choses comme ça. Et toi, derrière ta partenaire éventuellement se sent pas bien derrière, se sent dévalorisée. Et donc toi t’essaies de recoller les morceaux. Mais tu peux pas vraiment dire à ta partenaire ce qu’elle doit faire ou pas. Tu dois voir la laisser mesurer le pour et le contre et décider de ce qui est bon pour elle.

37:22

Sacha Et finalement, c’est une situation assez classique qu’on retrouve d’ailleurs, où il n’y a même pas de méta en jeu. Où c’est juste, t’as un ami ou une amie qui relationne avec quelqu’un où t’as l’impression que cette relation lui fait du mal. Sauf que là, c’est même encore pire. Parce que, eh bien, t’es dans une bien mauvaise position pour essayer de dire, ah, cette relation te fait du mal. Dans le sens où, bah, si tu dis, ah, ça te fait du mal, ça peut être pris pour de la jalousie. Et puis, en fait, il y a peut-être aussi un peu de la jalousie qui rentre en jeu. C’est, ah, bah, ce weekend, t’étais avec ma méta plutôt qu’être avec moi. Et en plus que, du coup, t’étais pas avec moi, en plus, ça t’a foutu en vrac, et c’est moi qui dois ramasser les morceaux derrière, ou, enfin, c’est…

38:01

Adèle Ouais, dans ce cas-là, on est content qu’il y ait des amis qui analysent la situation de l’extérieur et qui passent les commentaires qu’on aimerait faire.

38:09

Alexia Ouais.

38:12

Adèle Ouais du coup là c’est même pas on se sent mal vis-à-vis du méta ou le méta se sent mal vis-à-vis de nous. C’est vraiment factuellement le méta fait du mal et on a envie que le lien il s’arrête en réalité.

38:22

Sacha C’est pas toujours factuel, hein, parfois c’est une impression.

38:26

Alexia Oui, oui. Moi, tout à l’heure, j’ai dit que ce n’est pas que je le pensais, c’est que je le savais. Ce n’est pas vrai, en fait. Je ne savais pas vraiment. Je voyais que des choses étaient difficiles. Et je ne savais pas si la balance était vraiment négative ou si, en vrai, il y a des choses négatives, mais elles sont largement compensées par des choses positives.

38:43

Sacha On a parlé de toxicité la dernière fois dans l’épisode 16, et on a vu que c’était pas si évident de définir ce qui était toxique ou ce qui l’était pas. Donc on reste dans cette même veine-là.

38:53

Alexia Ouais. Alors, je vous propose maintenant de tirer des conclusions de tout ça. De voir un peu ce que vous avez pu mettre en place ou des visions que vous avez pu décider d’adopter pour essayer de se sortir des mauvaises passes.

39:11

Adèle Je pense que le premier comportement à mettre en place qui me vient en tête, c’est de rencontrer son ou sa méta autour d’un moment spécifique, vraiment entre métas. Pas lorsque son méta vient voir son amoureux ou son partenaire. Pourquoi ? Parce que ça permet d’humaniser la personne et de se rendre compte qu’on peut échanger calmement entre adultes. Et il n’y a pas forcément besoin de multiplier ces rencontres. Mais je pense que le faire une fois, ça peut dédramatiser les choses. Et qu’on se rende compte que finalement, on veut la même chose. À savoir que la personne dont on est partenaires soit contente et puisse vivre ses relations au mieux. C’est un conseil, pour le coup, qu’Alexia m’avait donné. Et moi, je l’avais mis en place dans une relation. Effectivement, j’avais hyper peur d’un lien qu’un de mes partenaires avait avec une personne. Ils étaient grave en crush. En fait, avant même qu’ils entrent en relation, je me disais, ça va être ma méta et j’ai déjà peur d’elle et ça me panique. Elle a l’air vraiment trop stylée et il va me quitter pour elle. Et en fait, la rencontrer, déjà, ça m’a fait me rendre compte que, bah oui, c’était quelqu’un de stylé, mais c’était aussi quelqu’un de bienveillant. Et à priori qu’elle me voulait pas de mal, d’une manière directe. Que peut-être qu’on allait pas être les meilleurs amis du monde, mais qu’en tout cas, c’était pas une personne qui voulait me rayer de la surface de la terre. Et ça m’a rassurée d’avoir cette vision-là. Et du coup, pour moi, rencontrer mes métas et un petit peu discuter, voir qu’on était capables d’avoir une discussion sereine, de boire un café et de rentrer chez nous après, ça m’a aidée.

40:53

Alexia Petit bémol par rapport à ça. Ça, ça peut se faire quand il n’y a pas de grosses insécurités de part ou d’autre. Il y a des moments où ce n’est pas le moment de rencontrer sa méta. Si toi, tu te sens vraiment trop en insécurité… Moi, il y a des moments où j’étais trop fâchée, trop en colère, trop dans le mal. Et je pense que ça n’aurait pas été très constructif que je discute peut-être avec ma méta. Parce que je n’aurais peut-être pas réussi à ne pas être agressive ou ne pas être amère ou des choses comme ça. Et voilà, et encore une fois, inversement, je pense qu’il y a des fois où je me suis retrouvée confrontée à une méta et c’était pas le moment, quoi.

41:29

Sacha C’est pas toujours idéal, c’est pas toujours le moment, et parfois il y a des gens qui voudront pas. Mais souvent quand même, c’est quand même une bonne chose qu’il y ait cette rencontre, ça aide quand même pas mal les gens. Et comme tu disais, Adèle, c’est bien de faire une rencontre à deux. Parce que souvent l’idée ça va être de, ah bah c’est le pivot, donc le partenaire commun qui va un peu organiser. Ça va du coup être un moment à trois, etc. Et en fait, souvent c’est plus simple si c’est juste à deux.

41:54

Alexia Yes, parce que je pense que devant du coup le partenaire pivot il va y avoir peut-être une surattention à comment le pivot va se comporter avec les deux autres. Et comme il y a le pivot pareil tu veux avoir l’air peut-être particulièrement stylé·e ou des trucs comme ça parce que tu veux rester dans la séduction. Alors que face à ta méta t’es là bon on est sur un pied d’égalité entre guillemets. Et on n’a pas à se pavaner devant la personne qu’on aime en commun.

42:23

Adèle Oui, et puis éventuellement, la personne pivot peut être, même si ce n’est pas forcément recommandé, mais ça peut être un sujet de conversation. Et ce n’est jamais très agréable pour une personne d’être le sujet de la conversation en étant présent.

42:35

Alexia Eh oh, je suis là !

42:37

Adèle Une manière de faire alliance avec ses métas, c’est potentiellement de s’ouvrir aussi sur des partages autour de son partenaire.

42:45

Alexia Pour bitcher sur le pivot. Ne faites pas ça, c’est une blague.

42:50

Adèle On en rigole, mais moi, ça m’est arrivé de partager des petites choses qui m’agassaient et dont j’avais eu vent par mon partenaire. Mon partenaire se plaignant, je ne sais pas, d’une réaction de ma méta par rapport à quelque chose qu’il avait dit. Et moi, je pense dans ma tête, mais attends, elle a grave raison, son autre relation. Et si je la rencontre, il faudrait grave que je lui dise que moi, je la soutiens par rapport à ce petit évènement, tu vois ? Ouais je vois. Du coup, ça a pu m’arriver, c’est pas vraiment du bitchage, mais c’est faire un lien à partir d’une petite anecdote de vie qu’on vit toutes les deux. Et qui nous agace toutes les deux chez notre partenaire. Et c’est un peu dire, non mais t’inquiète, je sais ce que tu vis. Et ça peut aussi être une manière de connecter et de se dire qu’on a des choses aussi en commun avec son ou sa méta.

43:39

Alexia Et après vous quittez le pivot et vous partez vivre ensemble.

43:43

Adèle C’est pas allé jusque là, mais…

43:47

Sacha Un autre point que j’aimerais bien aborder, c’est la question de la responsabilité. Il y a plusieurs choses à dire sur la responsabilité. La responsabilité envers des autres gens. C’est-à-dire que, par exemple, si la relation se passe mal parce que vous êtes jaloux, par exemple, que votre partenaire parte en weekend avec votre méta. En fait, la responsabilité, là, on a envie de dire, ah là là, c’est la faute de la méta qui l’embarque dans ses weekends. Ou alors peut-être même que le méta, il va vouloir, je ne sais pas, que votre partenaire l’appelle tous les soirs. Et du coup, ça vous fait chier que le partenaire l’appelle tous les soirs, un truc comme ça. En disant, ah bah, c’est la faute du méta qui veut qu’on l’appelle tous les soirs, etc. Et en fait, moi, je dis non. Je dis non, c’est pas la faute du méta, en fait, c’est la faute de votre partenaire, en fait, qui… Enfin, c’est la faute… Après, est-ce que c’est une question de faute ou pas, je ne sais pas. Mais en tout cas, c’est votre partenaire qui est responsable de choisir de partir en weekend, de faire cet appel tous les soirs, etc. Et le partenaire pourrait s’arranger différemment. Mais en tout cas, de ne pas rejeter toutes les fautes sur le méta, de dire « Ah, bah, tout ça, c’est la faute du méta ». Parce qu’en fait, c’est le partenaire qui doit prendre ses propres responsabilités et mettre les limites, et du coup…

44:56

Adèle De mettre des limites ou de faire des choix. Ou de vérifier auprès de nous que la manière dont ils se comportent avec ses autres partenaires nous convient. C’est aussi l’idée de pouvoir parler de ses autres relations et de dire, en fait, si ça impacte notre relation, éventuellement… Comment on peut faire en sorte que ça n’active pas certaines de mes insécurités, que moi, je me sente à ma place aussi ? Et donc, effectivement, là, en l’occurrence, dans les exemples que Sacha prend, c’est tout à fait pertinent. Le partenaire aurait pu vérifier que si vous vivez ensemble, il n’a pas forcément envie de voir que tous les soirs, il appelle sa méta.

45:32

Alexia Après, à chaque fois, c’est question de discussion. Si ça, ça se produit pourquoi ? Est-ce que la méta a vraiment besoin d’être rassurée ? S’il y en a deux qui vivent dans une maison, l’autre, elle a besoin de se sentir un peu plus proche et demander un appel. Pourquoi pas ? Qu’est-ce que ça lui fait si ce n’est pas un appel tous les jours, mais un jour sur deux ? Et donc là, on arrive sur les questions de faire le point sur les besoins de chacun. Et trouver une solution qui convient à tout le monde. Et là, pour le coup, pour faire la balance entre les deux relations, c’est effectivement le pivot qui doit gérer et prendre en compte les différents besoins. Et après chacun doit se montrer compréhensif.

46:09

Sacha Mais ça revient avec ce qu’on disait tout à l’heure que c’est intéressant d’avoir une relation cordiale… Et avec la bienveillance éventuellement, on n’a pas utilisé ce mot-là, mais… Une relation cordiale et bienveillante envers ses métas. Ce qui fait que si on peut avoir de l’empathie pour son méta, grâce à cette relation cordiale, ça permet de dire… Ah ben, pauvre méta qui est si loin, évidemment que ça lui ferait du bien un appel de temps en temps. Et du coup, on se sentirait moins gêné éventuellement. On dérive sur un peu d’autres sujets, mais…

46:35

Alexia C’est un peu de la science-fiction pour beaucoup de gens, mais il est possible d’engager un dialogue directement avec la méta aussi. Et dire « Ok, c’est un peu pénible pour moi quand il se passe ça. Quel est ton besoin ? Est-ce qu’il y a moyen de faire quelque chose autrement ? »

46:49

Sacha Alors oui, mais attention à ne pas tomber dans l’autre travers de la responsabilité, qui est qu’on n’est pas responsable de son ou de sa méta. C’est-à-dire que si notre méta nous contacte en disant « Ah là là, je ne me sens pas bien quand tu passes des appels avec notre partenaire commun », eh bien… En théorie, ce n’est pas à nous de dire « Ah oui, tu ne te sens pas bien, peut-être que je vais voir, donne-moi ton agenda, je vais appeler à tel moment, etc. » Ce n’est pas à nous de faire ce travail-là normalement. On n’est pas responsable de notre méta. Et si notre méta, elle ne se sent pas bien à cause de nous… Alors ça ne veut pas dire qu’il faut rester un monstre et faire tout pour lui pourrir la vie. Mais si elle ne se sent pas bien à cause de nous, les limites arrivent très vite à partir du moment où ce n’est plus notre responsabilité. Et c’est au partenaire pivot de s’occuper de ce genre de choses.

47:33

Adèle J’avoue que là-dessus, moi, je prends parfois des responsabilités que je ne devrais pas. Et en suggérant même des idées à la relation pivot. En mode « Ah, je pense que ma méta, elle a besoin de ça et peut-être que tu pourrais faire tel truc ou telle chose pour elle. » Après, bon, c’est des idées. Mais c’est vrai que je pense que c’est important de se rappeler qu’on n’est pas responsable du vécu des autres. Et que du coup, il faut les laisser gérer aussi.

47:59

Alexia Et par rapport à ce truc de responsabilité, vous n’êtes pas responsable si votre méta ne vous aime pas. Et c’est vraiment difficile mais c’est quelque chose que moi je veux réussir à accepter aujourd’hui. En fait ça arrive on est traversé par des insécurités et votre méta peut être traversé par des insécurités c’est pas de votre faute. Et essayez de chill par rapport à ça. Et je dis essayez mais je me parle à moi même.

48:25

Sacha Et c’est vrai que la responsabilité, c’est important, mais il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse de trop se déresponsabiliser. C’est vrai que moi, dans mes relations avec les métas, je sais par exemple qu’Alexia parfois organisait une soirée et il y avait un méta qui était là, donc un autre partenaire d’Alexia. Et moi, je me disais, ce n’est pas ma responsabilité, je m’en fiche un petit peu, je vais passer la soirée avec mes amis et puis lui, il se débrouillera bien comme il veut. Et en fait, bêtement, j’aurais juste dû prendre un petit peu de temps pour passer un peu de temps avec lui et lui dire bonjour et le faire se sentir bienvenu. Parce que du coup, après, il a pu penser que je pouvais le détester, alors que ce n’était pas le cas. Donc juste prendre un petit peu le temps d’instaurer une relation cordiale, ce n’est pas obligatoire, mais ça peut être intéressant quand même.

49:12

Alexia Et puis il y a un autre truc qui est, ne demandez pas au pivot de tout gérer non plus. C’est à lui de gérer comme il veut et ce n’est pas forcément bienvenu de lui dire tu dois faire ça ou tu dois faire ça ou tu dois t’en occuper comme ça ou je ne sais pas quoi.

49:23

Adèle Moi, j’aimerais ajouter un dernier conseil. Je pense que ça peut aider de visualiser son ou sa méta comme un allié. En fait, c’est une personne qui veut la même chose que vous, comme j’ai dit. Et je pense que quand on rencontre l’ami d’un de nos amis ou l’ami d’un de nos amoureux, on a plus tendance à penser que c’est aussi notre ami. Peut-être qu’on devrait essayer de visualiser les choses de cette manière-là, et ça nous ferait peut-être moins entrer en concurrence et en compétition. Moi, je sais que ça m’a aidée à mieux vivre les moments où ma relation me racontait un super moment passé avec une méta. En me disant, s’il me racontait ça avec une amie, est-ce que je le vivrais mal ? Et la réponse, c’était, non, c’est cool pour lui. Et parfois, ça a pu m’aider à vivre les choses un petit peu mieux.

50:13

Alexia Yes, à priori, on est dans la même équipe.

50:16

Adèle Ce truc d’équipe, ça marche trop bien pour moi. On veut faire équipe, tout le monde veut être content et heureux ensemble. Du coup, let’s go !

50:30

Alexia L’épisode touche à sa fin. On a essayé de montrer la diversité des relations possibles entre métas et on a vu que c’est pas toujours facile. Si vous avez envie de nous dire comment ça se passe pour vous, on vous lira avec grand plaisir. Vous pouvez nous envoyer un mail ou bien commenter le post de l’épisode sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, un grand merci à celles et ceux qui nous ont déjà écrit suite aux autres épisodes. La prochaine fois, on s’intéressera à la personne qui est entre deux métas, c’est la personne pivot. On verra que c’est une position qui n’est pas de tout repos non plus. Sacha et Adèle, sur quoi vous voulez terminer ?

51:06

Adèle Visualiser mes métas comme des alliés plutôt que comme des concurrentes ou des ennemis m’a aidée. Après tout, on aime une même personne et on souhaite son bonheur.

51:14

Sacha La relation de métamour, c’est quelque chose dont on n’est pas habitué. À chacun de trouver le juste milieu entre ne pas trop se mettre de pression à créer des liens si on ne le souhaite pas… Ou mettre une distance trop grande avec quelqu’un qui partage une partie de sa vie.

51:31

Alexia Et moi j’aimerais vous encourager à ne pas paniquer. Ça fait dix ans que je suis en relation non exclusive, et aujourd’hui encore, ça peut me faire vraiment peur de voir arriver une nouvelle méta, une nouvelle personne. Ma peur peut se déguiser en colère, ou vraiment me frapper alors que je m’y attends pas du tout, et voilà, juste ça arrive quoi. On peut avoir besoin d’un peu de temps avant de savoir comment on se sent, et c’est ok, et ça peut passer. Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. S’il vous a plu, n’hésitez pas à en parler autour de vous. Ce podcast en est à ses débuts, et on est avides de vos retours, n’hésitez pas à nous envoyer un mail sur contact@atesamours.fr et on se fera un plaisir de vous répondre. Vous pouvez trouver le transcript et les sources de cet épisode sur notre site atesamours.fr. À bientôt pour le prochain épisode !